J’entrerai dans la nuit en forçant les serrures
Le bruit du
vent d’été dans tous ces peupliers
D’un amour finissant
ressemble aux déchirures
Il finira cassé d’avoir été plié
Le nageur imprudent plonge dans l’Achéron
Croisant deux ou
trois fois la barque de Charon
On dit que je serai à bord d’un paquebot
Ou d’un sampan safran
qui caresse l’écume
À moins que le radeau ne s’impose plutôt
Nos
grippes très souvent ne sont que petits rhumes
Le plongeur impudent nage dans l’Achéron
Narguant deux ou
trois fois la barque de Charon
J’avais perdu le fil de tous vos longs discours
J’avais même
égaré le plan de l’avenir
J’avais perdu le nom de tous ces beaux
amours
Mon vieux trousseau de clefs je ne peux revenir
Je vais sombrer enfin tout fleuve est Achéron
Tout visage est
celui du sinistre Charon
Je ne sors de la nuit qu’en ouvrant une porte
Inattendue. Mais
toi tu t’en ficheras bien
Tu n’y comprendras rien car je ferai en
sorte
Que tous tes avenirs restent très loin du mien.
—
J’avais écrit cela le 7 juin et dans le billet du 8, j’ai publié un autre poème, plus vieux, encore que celui-ci est la réécriture d’un ancêtre. Je vous avais écrit que je n’avais pas envie de le publier. Ce soir je l’ai relu et je me demande bien pourquoi.
A demain.